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MALI - Le SYNABEF en grève après l'arrestation de deux cadres bancaires

Le Syndicat national des banques, assurances, établissements financiers, microfinances, entreprises pétrolières et commerces (SYNABEF) du Mali a lancé une grève nationale de 72 heures à compter du jeudi 17 avril 2025, paralysant une grande partie du secteur financier et commercial à travers le pays. Ce mouvement social, qui devait initialement prendre fin le samedi 19 avril à minuit, est la conséquence de l’échec des négociations entre le syndicat et les autorités après un préavis déposé le 2 avril. 

Le SYNABEF a appelé tous ses membres à observer strictement le mot d’ordre de grève, sans assurer de service minimum, ce qui a conduit à la fermeture de nombreuses banques, agences d’assurance, stations-service et établissements financiers, notamment dans la capitale Bamako. Au cœur des revendications du syndicat figure la demande de libération immédiate et l’abandon des poursuites judiciaires contre deux cadres d’Ecobank Mali, Birom Diop et Alassane Touré, incarcérés dans une affaire présumée de malversations financières liées à la Société Énergie du Mali (EDM-SA). Le syndicat dénonce l’injustice de ces arrestations et défend la dignité professionnelle de ses membres, insistant sur le fait que la grève ne porte pas sur des questions salariales mais sur la défense des droits syndicaux et professionnels.

La grève a eu un impact significatif sur l’économie locale, avec une paralysie notable des services bancaires et financiers, ainsi qu’une baisse d’activité dans le secteur pétrolier. Certaines banques comme la Banque de Développement du Mali (BDM) et la Bank of Africa (BOA) ont toutefois maintenu leurs services ouverts. Par ailleurs, la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) s’est désolidarisée du mouvement.

Face à la pression, une médiation a été engagée, notamment grâce à l’intervention du Haut Conseil Islamique du Mali et du Premier ministre Abdoulaye Maïga. Cette médiation a permis la suspension de la grève après 48 heures, le vendredi 18 avril, suite à la signature de procès-verbaux de conciliation entre le SYNABEF et le gouvernement. Le syndicat a salué ces avancées tout en réaffirmant son engagement pour un dialogue social constructif.

En cas d’absence de progrès satisfaisants, le SYNABEF a toutefois menacé de reconduire la grève pour une durée supplémentaire de 120 heures, du mardi 22 au samedi 26 avril 2025. 

LA REDACTION

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