Une foule estimée à 3 000 personnes s’est rassemblée cette semaine à Kati, ville symbole du pouvoir militaire malien, pour soutenir le gouvernement après l’abattage d’un drone malien par l’Algérie. Les autorités algériennes affirment que l’appareil violait leur espace aérien, une version rejetée par Bamako, qui parle d’une "agression en territoire malien
La destruction du drone malien par l'armée algérienne a été justifiée par Alger comme une réponse à la violation de son espace aérien. Cependant, le Mali conteste cette version, affirmant que le drone a été abattu alors qu'il opérait sur son propre territoire. Cette crise a ravivé des tensions sous-jacentes entre les deux nations, avec des accusations réciproques d'ingérence dans les affaires internes et de soutien au terrorisme.
La manifestation à Kati a rassemblé des représentants d'associations de jeunes et de femmes, qui ont pris la parole pour exprimer leur soutien au gouvernement malien. À l'issue de la manifestation, une déclaration a été adoptée pour exiger de l'Algérie des excuses publiques, des explications claires et une indemnisation pour l'abattage du drone. Les manifestants ont également appelé la communauté internationale, l'ONU et l'Union Africaine à condamner cet acte, qu'ils considèrent comme dangereux pour la stabilité régionale.
Ils ont en outre exprimé leur gratitude envers le Burkina Faso et le Niger pour leur solidarité indéfectible dans cette crise. Cette solidarité régionale est perçue comme un signe de soutien fort aux autorités maliennes face à ce qu'elles considèrent comme une agression algérienne.
En parallèle, une autre manifestation a eu lieu devant l'ambassade d'Algérie à Bamako, où des centaines de personnes se sont rassemblées pour dénoncer les ingérences algériennes dans les affaires intérieures du Mali. Les manifestants ont qualifié l'Algérie d'« État terroriste » et d'« ingrat », accusant le pays de soutenir le terrorisme international et de créer l'instabilité dans la région.
Cette crise a mis en lumière la détérioration des relations bilatérales entre le Mali et l'Algérie. Les deux pays ont fermé leurs espaces aériens respectifs et rappelé leurs ambassadeurs, ce qui indique une escalade significative des tensions. Le Mali a également décidé de se retirer du Comité d'État-Major Conjoint (CEMOC), une organisation régionale créée pour coordonner la lutte contre le terrorisme au Sahel.
LA RÉDACTION
Crise Mali-Algérie : des milliers de manifestants à Kati exigent des excuses après l’abattage d’un drone